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Algorithme

par Pierre Fresnault-Deruelle

Algorithme
  • Titre de l'oeuvre: sculpture
  • Artiste: Michel Jouët
  • Date: 1971-2009
  • Type: Acier et Peinture
  • Dimension: 50 x 50 x 50 cm
  • Localisation: Collection privée
  • Crédit de l'image: avec l'aimable autorisation de l'auteur ©M. Jouët

BIOGRAPHIE

Pierre Fresnault-Deruelle est ex-Professeur à Paris 1 (sémiologie de l’image). Il est  désormais membre coopté  du groupe INTRU (Interactions, transferts, ruptures  artistiques et culturels) de l’Université François –Rabelais de Tours.  Il a  fondé le MUCRI en 1999, écrit une vingtaine de livres, dont L’éloquence des images, PUF, 1993,  Intelligence des affiches,  Editions Pyramyd, 2011, Hergéologie, Presses universitaires François-Rabelais,  2013. Il prépare une livre sur Edgar-Pierre jacobs et un autre sur l’iconographie politique.

PAR LE MêME AUTEUR

Un ukiyo-é occidental

Cet inaudible cri qui nous assaille

Préséances

Le cubo-futurisme jazzy de Demuth

L’esprit des salons

L'embrasure fait le spectacle

Un balcon sur la mer

La cécité d’Holopherne

Lamento

Contrepoint

Photographie peinte

Une vaste salle d’attente

Une impassabilité de façade

Le grand absent

Cette jambe qui dépasse

Un éloge en forme d’ "icone"

Le gandin mélancolique

La couleur du temps

La diagonale

L’instant qui conte

Pas la vue, la vision : l’entrevision même

La laideur n’est pas inéluctable

Le mur ou la peinture séparée d’avec elle-même

L'immobile intranquillité de Jésus

Bacchanales

La conjoncture, forme supérieure de la conjonction

L'oeil du diadème

Du physique au méta-physique

La Loire

La barque bien menée

La réinvention de Gradiva

Le bout du monde

L’ange, comme en retrait

Le spectacle est aussi dans la salle

D’impassibles machines

Le surréalisme souriant de René Rimbert

La pesanteur et la grâce

Chambre avec vue sur rien

Surprise

Abscisses et ordonnées

Le bout du monde

Le testament d'Orphée

Ligéria ou le lit du fleuve

Soleil noir

Basse tension

Un tableau vivant

2500 ans avant le cinéma

La lune décrochée

La pesanteur et la grâce

Une bien profane icône

Une carte postale avant la lettre

Austère et jubilatoire

Le noeud rose

Entre-deux

Le mille-têtes

Le livre qui tombe

L'étendue du désastre

Algorithme

par Pierre Fresnault-Deruelle


L’œuvre, en premier lieu, est un tour de force conceptuel, qui procède à la fois de la « grecque » et du labyrinthe que l’esprit calculateur de Michel Jouët a projetés dans l’espace théorique d’un cube.

La contemplation de cette sculpture nous mène à tenter de saisir mentalement le programme de l’artiste qui, n’étant pas, par définition, une machine, a cependant « machiné » son oeuvre. Fait de tubes à section carrée, soudés, peints en rouge, puis vernis, ce cube tient sur trois pointes comme tiendrait – dans le registre intellectuel – un impeccable raisonnement. À cet égard, l’œuvre se présente donc comme la concrétisation (ou la transposition en 3 D) d’un algorithme : à savoir, en l’occurrence, la systématisation d’une démarche procédurale dont le principe voulait que fût réalisé, sous forme de décrochements orthonormés, un circuit quasi fermé sur lui-même.

Ce cube n’est pas rouge pour rien. Noire, en effet, l’œuvre aurait été à deux doigts de générer le malencontreux motif de la svastika, motif objectivement splendide – dont on sait que les branches pliées à angle droit réalisent la quadrature d’un cercle – mais que les Nazis ont oblitéré pour des décennies. Craignant que, sous nos cieux, cette croix ne constitue une hypo-image de sa structure, Michel Jouët a opté pour le plus rutilant des rouges industriels. Du coup, ce bloc de rigueur se met à « danser ». Apollon visité par Dionysos ? Il y a là quelque chose du Boogie Woogie de Mondrian.

Il se trouve, par ailleurs, que ce « cube » est, plastiquement parlant, le mieux abouti du monde. Comme si Michel Jouët avait – à l’instar de quelques illustres prédécesseurs – réalisé le vieux rêve philosophique d’une œuvre, qui, pour mathématisée qu’elle soit, échappe cependant au formalisme pour lui-même. On veut dire que si l’invention et la réalisation de cette sculpture relèvent d’un exercice de haute école, l’œuvre porte en soi (et fatalement, sans doute) sa part de symbolisme. Qu’est-ce à dire ? Il est impossible de ne pas se référer (fût-ce de façon fugace) à ce qui, en nous, restant chaotique, demande à être démêlé puis ordonné.

Ainsi, face au cube de Michel Jouët, avons-nous la preuve que Sisyphe n’est pas toujours perdant.

Auteur : Pierre Fresnault-Deruelle

BIOGRAPHIE

Pierre Fresnault-Deruelle est ex-Professeur à Paris 1 (sémiologie de l’image). Il est  désormais membre coopté  du groupe INTRU (Interactions, transferts, ruptures  artistiques et culturels) de l’Université François –Rabelais de Tours.  Il a  fondé le MUCRI en 1999, écrit une vingtaine de livres, dont L’éloquence des images, PUF, 1993,  Intelligence des affiches,  Editions Pyramyd, 2011, Hergéologie, Presses universitaires François-Rabelais,  2013. Il prépare une livre sur Edgar-Pierre jacobs et un autre sur l’iconographie politique.

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