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Le bout du monde

par Pierre Fresnault-Deruelle

Le bout du monde
  • Titre de l'oeuvre: Moins d’un quart de seconde pour vivre
  • Artiste: Lewis Trondheim et Jean-Christophe Menu
  • Date: 1990, rééd. 1996
  • Type: Bande dessinée
  • Crédit de l'image: ©Avec l’aimable autorisations de L’Association, 2011.

BIOGRAPHIE

Pierre Fresnault-Deruelle est ex-Professeur à Paris 1 (sémiologie de l’image). Il est  désormais membre coopté  du groupe INTRU (Interactions, transferts, ruptures  artistiques et culturels) de l’Université François –Rabelais de Tours.  Il a  fondé le MUCRI en 1999, écrit une vingtaine de livres, dont L’éloquence des images, PUF, 1993,  Intelligence des affiches,  Editions Pyramyd, 2011, Hergéologie, Presses universitaires François-Rabelais,  2013. Il prépare une livre sur Edgar-Pierre jacobs et un autre sur l’iconographie politique.

PAR LE MêME AUTEUR

Un ukiyo-é occidental

Cet inaudible cri qui nous assaille

Préséances

Le cubo-futurisme jazzy de Demuth

L’esprit des salons

L'embrasure fait le spectacle

Un balcon sur la mer

La cécité d’Holopherne

Lamento

Contrepoint

Photographie peinte

Une vaste salle d’attente

Une impassabilité de façade

Le grand absent

Cette jambe qui dépasse

Un éloge en forme d’ "icone"

Le gandin mélancolique

La couleur du temps

La diagonale

L’instant qui conte

Pas la vue, la vision : l’entrevision même

La laideur n’est pas inéluctable

Le mur ou la peinture séparée d’avec elle-même

L'immobile intranquillité de Jésus

Bacchanales

La conjoncture, forme supérieure de la conjonction

L'oeil du diadème

Du physique au méta-physique

La Loire

La barque bien menée

La réinvention de Gradiva

L’ange, comme en retrait

Le spectacle est aussi dans la salle

D’impassibles machines

Le surréalisme souriant de René Rimbert

La pesanteur et la grâce

Chambre avec vue sur rien

Surprise

Abscisses et ordonnées

Le testament d'Orphée

Ligéria ou le lit du fleuve

Soleil noir

Algorithme

Basse tension

Un tableau vivant

2500 ans avant le cinéma

La lune décrochée

La pesanteur et la grâce

Une bien profane icône

Une carte postale avant la lettre

Austère et jubilatoire

Le noeud rose

Entre-deux

Le mille-têtes

Le livre qui tombe

L'étendue du désastre

Le bout du monde

par Pierre Fresnault-Deruelle


Moins d’un quart de seconde pour vivre est publié en 1991 par L’Association. L’Ouvroir de bande-dessinée potentielle (OuBaPo) n’existe pas encore et pourtant cette série en est l’essence même. Il s’est agi pour les auteurs de s’imposer des contraintes : en l’occurrence réutiliser sans cesse un matériau de quatre cases qu’on s’est données arbitrairement. Les deux auteurs vont-ils ainsi générer cent strips, aussi désespérés que réjouissants. Ainsi qu’on peut voir, la double bande qu’il est ici question de traiter reprend huit fois (4×2) la même vignette. D’autres combinaisons possibles sont actualisées dans ce livre.

La force de Moins d’un quart de seconde pour vivre vient de ce que la répétition qui en est le principe fait du radotage une vertu. On veut dire que l’usure des propos comme la reprise des motifs, encore et encore, atteint ce point au-delà duquel un message, paradoxalement, commence à poindre. En gros, il n’est pas nécessaire de vouloir continuer, ni même de vouloir entreprendre puisqu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil ; le moindre mal étant de savoir constater que le monde, décidément, est indécrottable. Nous sommes quelque part entre Samuel Beckett et Pyrrhon, ce philosophe grec qui érige le doute en principe.

Dans l’exemple retenu une figure, mélancolique, parle avec son environnement qui lui donne la réplique. Le personnage pourrait s’étonner ou s’offusquer. Mais, précisément, il s’agit de ne pas donner de place à l’étonnement ; ce qui, paradoxalement est un des ressorts de la fable. Cette indifférence a quelque chose d’étonnamment actuel, post-moderne pour employer les grands mots. Refusant un passé qui n’existe plus (le classicisme est inepte) et voulant ignorer ce qui vient (no future, le modernisme est un rêve creux), notre homme n’existe que dans le présent (à peine) renfloué de case en case. En vérité, assis sur son rocher, le personnage campe au bord du Rien comme au XIX°s. on regardait la mer ou les montagnes : c’est un métaphysicien. S’ignorant cependant comme tel, il n’en a ni la posture, bien qu’il soutienne sa tête lourde, ni la prétention.

Le dessin sert admirablement le propos, désenchanté, des auteurs. Efficaces parce que dénuées de toute concession faite au charme, comme peut le faire The Peanuts, ou à la vachardise, à la manière du Wizard of Id. Ainsi ces cases, dans leur répétitivité même, disent drôlement, non pas la constance – ce qui serait beaucoup trop positif -, mais la redondance et l’aporie. Pourtant, en dépit qu’on en ait, Moins d’un quart de seconde pour vivre est une allégorie roborative.

Auteur : Pierre Fresnault-Deruelle

BIOGRAPHIE

Pierre Fresnault-Deruelle est ex-Professeur à Paris 1 (sémiologie de l’image). Il est  désormais membre coopté  du groupe INTRU (Interactions, transferts, ruptures  artistiques et culturels) de l’Université François –Rabelais de Tours.  Il a  fondé le MUCRI en 1999, écrit une vingtaine de livres, dont L’éloquence des images, PUF, 1993,  Intelligence des affiches,  Editions Pyramyd, 2011, Hergéologie, Presses universitaires François-Rabelais,  2013. Il prépare une livre sur Edgar-Pierre jacobs et un autre sur l’iconographie politique.

PAR LE MêME AUTEUR

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